Alfred P. SLOAN (1875-1966)

• Contributions majeures : 

• Sloan entre en 1916 chez General Motors (GM) où il fera toute sa carrière (dont 33 ans comme Directeur Général puis comme Président) , il va très largement contribuer au succès et au développement de cette grande entreprise .
  William C. DURANT, a créé GM en rachetant huit entreprises indépendantes (dont Chevrolet, Pontiac, Buick et Cadillac) dont il laissa la direction à leurs anciens propriétaires. D’importants problèmes de surproduction, une multiplication des coûts distinguait alors cette entreprise du leader Ford, qui, avec son modèle unique, la Ford T détenait 60% du marché américain (contre 12% pour GM).

Sloan  va faire de GM la première société mondiale à partir de l’application de 4 principes :

1. Il faut décentraliser le pouvoir de décision et rendre autonomes les divisions et ainsi renforcer la responsabilité et la capacité d’initiative.
2. La Direction Générale ne doit pas s’occuper d’exploitation mais de politique générale et notamment coordonner les divisions.
3. Certaines fonctions et certains contrôles doivent être centralisés (finances, juridique, publicité, conception des voitures …) – rôle et place du contrôleur de gestion.
4. Il faut développer une approche segmentée avec un type de véhicule pour chaque segment de prix.
La décentralisation : décentraliser le pouvoir de décision
Objectif : rapprocher le pouvoir de décision du terrain c’est-à-dire là où sont situés les problèmes pour favoriser la réactivité, la prise d’initiative.
La DG ne définit que la politique générale .

Sous sa direction, GM passa de 456 800 véhicules vendus en 1922 à 1 564 400 en 1927 et en 1955 GM dépassera les 5 millions de véhicules vendus.
Sloan est l’auteur d’un seul ouvrage « My years with General Motors » qui sera publié à ses 91 ans.

• L’entreprise ou organisation multidivisonnelle :

L’organisation U : Unitaire –> Structure Fonctionnelle

Cette structure multidivisionnelle a permis à GM d’adapter ses produits (« une voiture pour chaque bourse et objectif » selon sa formule) aux différents segments de marché tout en bénéficiant d’économies d’échelle pour les fonctions centrales. L’ utilité de ce modèle s’est rapidement imposée : de nombreuses entreprises diversifiées l’ont adoptée, car il allie flexibilité et coordination.

Ce modèle reste d’actualité , notamment pour les conglomérats et multinationales, même si des limites apparaissent. Sur le plan académique, Sloan a inspiré les travaux d’ Alfred Chandler sur la relation stratégie-structure, Chandler citant GM comme exemple que « la structure suit la stratégie »

En pratique, la décentralisation selon Sloan peut entraîner des risques de dilution du pouvoir ou de duplication des efforts. Il faut donc un système de contrôle efficace (budgets, comités de planification) pour éviter l’autonomie excessive des divisions.

Malgré ces limites, les principes de Sloan ont modernisé le management : ils ont montré qu’une grande entreprise pouvait combiner l’agilité des unités opérationnelles et la force d’une stratégie commune.