Max WEBER (1864–1920)

1. Typologie des formes d’autorité

 En 1922, il publie « Economie et société », ouvrage dans lequel il va analyser le rôle du leader et les différentes formes d’autorité.
 Il va en particulier analyser les interactions individus-autorité en s’interrogeant sur la manière d’imposer une autorité et de la rendre légitime.

Weber, distingue ainsi différentes formes d’autorité et il fait une comparaison avec d’autres modes d’organisation en particulier dans l’antiquité comme ceux des Babyloniens, Egyptiens, Grecs et Romains ; il constate ainsi que c’était l’autorité charismatique et traditionnelle qui dominait alors les structures organisationnelles et qu’une telle autorité était légitime en raison des qualités reconnues du dirigeant (l’autorité charismatique) ou en raison des traditions (l’autorité traditionnelle).

 Il va alors énoncer trois formes d’autorité :
-L’autorité charismatique : Weber est le premier théoricien à utiliser le terme charisme en le considérant comme les qualités naturelles qui permettent à un individu de disposer d’une ascendance sur les autres et de la reconnaissance de ses qualités de leader par le groupe.
– L’autorité traditionnelle : qui se transmet par usage (par exemple, autorité léguée de père en fils dans une entreprise familiale).
– L’autorité rationnelle ou légale : qui se rattache non pas à la personne mais à la fonction : elle est déterminée par la règle et notamment sur la règle écrite.
Selon WEBER, c’est la meilleure forme d’autorité car elle est connue de tous (donc juste), et elle réduit les incertitudes : chaque acteur se situe en terme de hiérarchie, de fonctions et voit son travail contrôlé.

2.  L’idéal type bureaucratique

 L’autorité rationnelle ou légale est une des caractéristiques de la bureaucratie.

 La bureaucratie * est une structure :
– hiérarchisée (la carrière dépend de la notation)
– avec des procédures écrites systématiques (des règles)
– où les rémunérations évolue selon une grille fonction du grade et de l’ancienneté
– où les salariés sont choisis pour leurs compétences
– où les salariés se voient affecter à des activités précises

 Ainsi organisée autour de la règle, la bureaucratie apparait comme la meilleure forme d’organisation (« one best way organisationnel ») et WEBER la qualifiera « d’idéal type ».

WEBER est le premier auteur a analysé le rôle d’un leader dans une organisation (« Economie et société »-1922). En analysant la réalité sociale qu’est l’entreprise, il est considéré comme l’un des précurseur de la sociologie du travail
Le modèle bureaucratique weberien a inspiré l’organisation des grandes administrations (et la rédaction des statuts des fonctionnaires) et continue aujourd’hui à inspirer nombre d’organisations bureaucratiques.

 WEBER, en identifiant la bureaucratie comme un « idéal-type », présentera une vision assez déshumanisée de cette forme d’organisation particulière qu’est l’entreprise. Par ailleurs, cette prédominance de la règle privilégie une dimension mécaniste.